Biographie

Jerry Lewis est un humoriste, acteur, scénariste, réalisateur et producteur américain né le à Newark (New Jersey) et mort le à Las Vegas (Nevada).

Jeunesse

De son vrai nom Joseph Levitch, il naît le à Newark (New Jersey) dans une famille d'émigrants juifs. Son père, Daniel Levitch (1902-1980), dont les parents ont quitté la Russie pour s'installer à New York, se produit dans des spectacles de variétés sous le pseudonyme de Danny Lewis. Sa mère, Rachael Brodsky (1903–1983), originaire de Varsovie, est pianiste et accompagne son mari dans ses numéros.

Il monte sur scène avec eux à l'âge de 5 ans, provoquant l'hilarité du public. Cependant, il est élevé par sa grand-mère et souffre de l'absence de ses parents, continuellement en tournée. À 15 ans, il crée un numéro de pantomime dans lequel il parodie des artistes à la mode, ce qui lui vaut un succès réel mais modeste.

Duo avec Dean Martin

Jerry Lewis se fait connaître au milieu des années 1940 en formant avec le chanteur Dean Martin le duo comique Martin and Lewis. Ils se démarquent de la majorité des comiques de l'époque en jouant surtout sur l'interaction entre deux genres de comiques, à la manière du clown blanc et de l'auguste, plutôt que de réciter des sketches planifiés. À la fin de la décennie, ils sont nationalement connus, d'abord pour leurs représentations dans les boîtes de nuit, puis en tant que vedettes de cinéma (Parachutiste malgré lui, Amour, Délices et Golf, etc.). Ils embrayent sur la production de films pour la télévision et se séparent en 1956.

Succès cinématographique en solo

Jerry Lewis, alors en solo, joue dans le film Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) en 1957. Il est ensuite tête d'affiche de cinq autres films, avant d'écrire, jouer, produire et réaliser lui-même Le Dingue du palace (The Bellboy) en 1960. Il est le pionnier de la régie vidéo (video assist), utilisant une caméra vidéo sur le plateau en même temps qu'il filme pour pouvoir visualiser immédiatement le résultat. Cette technique devient un standard dans l'industrie.

Il réalise plusieurs autres films, dont Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man, 1961), Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy, 1961) et Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963). La popularité de Jerry Lewis décline aux États-Unis à partir de la fin des années 1960 mais il conserve une partie de sa renommée à l'étranger, essentiellement en Europe. Alors que sa popularité baisse aux États-Unis, il est particulièrement soutenu en France par les revues Positif et les Cahiers du cinéma, et le critique Robert Benayoun contribue grandement à éclairer l'importance de ses films.

Mauvaise chute et déclin

En , à la suite d'une cascade ratée lors d'un gag où il tombe sur le dos sur un câble métallique, il se fracture deux vertèbres. Il reste paralysé pendant une journée (27 heures exactement). Pour contenir la douleur chronique, il prend pendant des dizaines d'années un antalgique puissant et controversé, le Percodan, et devient accro. Il pense, un moment, au suicide avant de découvrir en 2002 la neurostimulation. On lui implante alors des électrodes dans la colonne vertébrale et un dispositif type pacemaker dans l'abdomen.

En 1966, il organise le Labor Day Telethon For The Muscular Dystrophy Association, œuvre de charité à laquelle il était déjà publiquement associé depuis dix ans.

Il ouvre une chaîne de 2 400 salles de cinéma mais ses affaires, autrefois florissantes, fluctuent. En 1972, il joue et réalise The Day the Clown Cried, une comédie dont l'action se déroule dans un camp de concentration nazi. À cause d'un imbroglio juridique, le film ne sort pas en salles. Cet échec le terrasse.

Retour au premier plan

Après huit ans d'absence cinématographique, Jerry Lewis revient au début des années 1980 dans Au boulot, Jerry (Hardly Working), qu'il joue et réalise. Il enchaîne, en 1983, avec un rôle à contre-emploi dans La Valse des pantins (The King of Comedy) de Martin Scorsese, salué par la critique. Il remet cette même année un César d'honneur à Louis de Funès pour l'ensemble de sa carrière.

En 1984, Jack Lang, ministre de la Culture français, lui remet la Légion d'honneur. En 2006, son successeur Renaud Donnedieu de Vabres l'élève au rang de commandeur du même ordre.

En 1984, il joue dans deux « nanars » français, Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir de Philippe Clair et Retenez-moi... ou je fais un malheur ! de Michel Gérard, à la condition qu'ils ne soient pas diffusés aux États-Unis.

Le , il présente le 1er Téléthon en France, diffusé sur Antenne 2.

En janvier 1993, il joue dans le long-métrage d'Emir Kusturica Arizona dream, aux côtés de Johnny Depp, Faye Dunaway et Vincent Gallo.

Dernières années

En 2006, il interprète le rôle principal d'un épisode de la série télévisée américaine New York, unité spéciale, « Uncle » (8.4).

En 2008, Jerry Lewis travaille avec Drake Bell sur le film d'animation The Nutty Professor (en). En , Jerry Lewis annonce qu'il présentera son dernier Téléthon contre la dystrophie musculaire, l'acteur étant affaibli par d'importants problèmes de santé, notamment une fibrose pulmonaire.

En 2009, il reçoit un Oscar d'honneur.

L'avant-dernier film où Jerry Lewis apparaît en tant qu'acteur, Max Rose (sorti en 2013), est un drame écrit et réalisé par Daniel Noah, produit par Lawrence Inglee (en). Lewis y joue le rôle d'un vieil homme qui retrouve goût à la vie malgré la disparition de sa femme. Le film est sélectionné au festival de Cannes 2013.

Dans son dernier film, Le Casse (2016), tourné à l'âge de 90 ans, il joue le père vieillissant de Nicolas Cage.

Mort

Jerry Lewis meurt le à Las Vegas, à l'âge de 91 ans, d'une maladie cardiovasculaire.

Vie privée

Jerry Lewis a été marié à Esther Calonico dite Patti Palmer (1921-2021), chanteuse du groupe The Ted Fio Rito Orchestra, du à . Ils ont eu six garçons : Gary (né le , membre du groupe Gary Lewis & the Playboys), Ronald (adopté en ), Scott (né en ), Christopher (dit Chris Lewis, né en ), Anthony (né en ) et Joseph (né en , mort d'une surdose de stupéfiants en 2009).

Il a épousé en secondes noces le la danseuse SanDee Pitnick, avec laquelle il a adopté une fille, Danielle Sarah, en .

Engagements politiques

Jerry Lewis s'est défendu de vouloir donner à ses films une dimension politique, même si les critiques français saluent sa dénonciation du consumérisme et de l'American way of life. Il a affirmé que les deux pires catastrophes des dernières décennies avaient été l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy et l'élection de Richard Nixon.

Le , il organise avec Frank Sinatra à Richmond, dans l'Indiana, un concert en soutien à la famille de Dan Mitrione, agent du FBI exécuté par les Tupamaros pour avoir mis en œuvre une procédure de torture systématique pour le compte de la dictature uruguayenne, et présenté à l'époque aux États Unis comme un héros de l'anticommunisme.

Pendant la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2016, il déclare que « Trump ferait un bon président car c'est un bon showman ».

Cinéma

En tant qu'acteur

En tant que réalisateur

En tant que producteur

Télévision

Jerry Lewis est apparu à de nombreuses reprises à la télévision américaine dès 1950, soit dans des fictions ou des émissions de divertissement comme The Red Skelton Show (1970) ou What's My Line? émission populaire de jeu où il fut l'invité surprise sept fois (1954 avec Dean Martin, 1956 à deux reprises, 1960, 1961, 1962, 1966). Il prête sa voix au professeur John Frink dans l'épisode en version originale Simpson Horror Show XIV de la série Les Simpson. Dans les années 1970, il a également inspiré une série de dessins animés en 17 épisodes de 26 minutes réalisée par Filmation et intitulée Jerry Lewis (Will the Real Jerry Lewis Please Sit Down).

En tant qu'acteur

  • 1966 : Batman, épisode le Rat de bibliothèque : lui-même
  • 1987 : Fight for Life (téléfilm) : Dr Bernard Abrams
  • 1988 : Un flic dans la mafia (Wiseguy) (série) : Eli Sternberg
  • 1990 : Super Force (Super Force) (série)
  • 1995 : Jerry Lewis Stars Across America (émission spéciale) : présentateur
  • 2006 : New York, unité spéciale : Andrew Munch (saison 8, épisode 4)

En tant que réalisateur

  • 1969 : The Bold Ones: The New Doctors (série)
  • 1960 : Hollywood Walk of Fame
  • 1984 : Officier de la Légion d'honneur
  • 2006 : Commandeur de la Légion d'honneur,

Récompenses

  • Photoplay Awards 1951 : prix spécial partagé avec Dean Martin
  • Laurel Awards 1952 : Meilleur acteur dans une comédie pour Bon sang ne peut mentir, partagé avec Dean Martin
  • Photoplay Awards 1953 : Révélation masculine partagé avec Dean Martin
  • Golden Apple Awards 1954 : Acteur le plus prolifique partagé avec Dean Martin
  • Laurel Awards 1954 : Meilleur acteur dans une comédie pour Amour, Délices et Golf, partagé avec Dean Martin
  • Laurel Awards 1965 : prix spécial du « roi de la comédie familiale »
  • Fotogramas de Plata 1966  : Meilleur acteur étranger
  • American Comedy Awards 1998 : prix d'honneur pour l'ensemble de sa carrière dans la comédie
  • Mostra de Venise 1999 : Lion d'or pour l'ensemble de la carrière
  • Los Angeles Film Critics Association Awards 2004 : prix pour l'ensemble de sa carrière
  • Goldene Kamera 2005 : prix pour l'ensemble de sa carrière
  • Las Vegas Film Critics Society Awards 2005 : prix pour l'ensemble de sa carrière
  • Primetime Emmy Awards 2005 : Governor's Award
  • Satellite Awards 2005 : prix Nikola Tesla
  • Satellite Awards 2006 : Meilleur acteur invité pour New York, unité spéciale
  • Oscars 2009 : prix humanitaire Jean-Hersholt pour l'ensemble de sa carrière
  • ICG Publicists Awards 2014 : prix pour l'ensemble de sa carrière

Nominations

  • Primetime Emmy Awards 1952 : Meilleur acteur partagé avec Dean Martin
  • Laurel Awards 1958 : Meilleur acteur (9e place)
  • Laurel Awards 1959 : Meilleur acteur (10e place)
  • Laurel Awards 1960 : Meilleur acteur (8e place)
  • Laurel Awards 1961 :
    • Meilleur acteur (14e place)
    • Meilleur acteur dans une comédie pour Cendrillon aux grands pieds (4e place)
  • Laurel Awards 1962 : Meilleur acteur (9e place)
  • Cahiers du cinéma 1963 : Meilleur film pour Docteur Jerry et Mister Love (7e place)
  • Laurel Awards 1963 : Meilleur acteur (8e place)
  • Laurel Awards 1964 : Meilleur acteur (8e place)
  • Cahiers du cinéma 1965 : Meilleur film pour Les Tontons farceurs (8e place)
  • Golden Globes 1966 : Meilleur acteur dans une comédie pour BOEING BOEING
  • Laurel Awards 1966 : Meilleur acteur dans une comédie pour BOEING BOEING
  • Cahiers du cinéma 1967 : Meilleur film pour Jerry la grande gueule (6e place)
  • Stinkers Bad Movie Awards 1981 : Pire acteur et pire réalisateur pour Au boulot... Jerry!
  • Cahiers du cinéma 1983 : Meilleur film pour T'es fou, Jerry (10e place, ex-aequo avec Fanny et Alexandre)
  • BAFTA Awards 1984 : Meilleur acteur dans un second rôle pour La Valse des pantins
  • CableACE Awards 1985 : Meilleur réalisateur d'une série comique pour Brothers
  • Razzie Awards 1985 : Pire acteur pour Slapstick (Of Another Kind)
  • Un astéroïde a été nommé en son honneur en 1992 : (11548) Jerrylewis.

Bibliographie

  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2017 : Jerry Lewis  », L'Annuel du Cinéma 2018, éd. Les Fiches du cinéma, Paris, 2018, p. 780 (ISBN 978-2-902-51632-2)
  • (es) Manuel Lamarca, Jerry Lewis: El día en el que el cómico filmó, Ediciones Carena, Barcelone, 2017 (ISBN 9788416843749)

Documentaires

  • Grégory Monro, Jerry Lewis, clown rebelle, Arte, 2015 (4 min.)

Liens externes

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  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • AllMovie
    • Allociné
    • British Film Institute
    • Ciné-Ressources
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    • IMDb
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    • Unifrance
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  • Ressources relatives au spectacle :
    • Archives suisses des arts de la scène
    • Internet Broadway Database
  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • Museum of Modern Art
    • Union List of Artist Names
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Source : Article Jerry Lewis de Wikipédia

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