Delibes
Biographie
Introduction
Miguel Delibes Setién (né le à Valladolid, Castille-et-León et mort dans la même ville le ) est un écrivain espagnol de la Génération de 36.
Au cours de sa très longue carrière, a reçu de très nombreux prix dont le Prix Princesse des Asturies de littérature en 1982, le Prix national des lettres espagnoles en 1984 et le prix Cervantes en 1993 pour l'ensemble de son œuvre, ainsi que le Prix national de littérature narrative à deux reprises : pour Diario de un cazador en 1955, et pour El hereje (es) en 1999.
Biographie
Après des études de droit, pendant lesquelles il suit en parallèle une formation au dessin et à la peinture, Miguel Delibes devient enseignant et journaliste.
En 1941, il entre au journal El Norte de Castilla comme dessinateur. Il devient rédacteur du quotidien au cours des années 1950, puis est nommé directeur en 1958. Il rend compte de l'actualité locale et régionale et met en lumière les problèmes sociaux auxquels est confrontée la Castille. Son approche déplait au ministère de l'Information.
Delibes obtint le prix Nadal en 1947 pour son premier roman La sombra del ciprés es alargada (L'ombre du cyprès est allongée). Ses romans se déroulent pour la plupart dans le cadre de la Castille de l'après-guerre. Certains décrivent le milieu rural comme El camino (Le Chemin, 1950), Diario de un cazador (Journal d'un chasseur, 1955), Las ratas (Les Rats, 1962) ou plus tard Los santos inocentes (Les Saints Innocents, 1982). D'autres ont pour cadre des villes moyennes de province, comme Mi idolatrado hijo Sisí (1953) ou Cinco horas con Mario (Cinq heures avec Mario, 1971).
En 1998 il publie El hereje (L'hérétique), un roman historique, situé à l'époque de la contre-Réforme à Valladolid.
Thèmes
Son œuvre est marquée par un profond humanisme d'inspiration chrétienne et par l'influence de romanciers comme Ivan Tourgueniev. Son amour pour la nature, la chasse et les paysages de Castille l'a fait passer à tort pour un écrivain "ruraliste". Si une partie non négligeable de son abondante bibliographie est en effet consacrée à ces thèmes, Miguel Delibes est surtout un grand styliste qui a également donné des écrits extrêmement engagés, jouant parfois avec les procédés de la littérature d'avant-garde (Parábola del Náufrago, 1969). Il aura d'ailleurs maille à partir avec la censure du régime franquiste en de nombreuses occasions (son deuxième roman, Aún es de día, sera censuré et son journal connaîtra de nombreuses vicissitudes).
Cinq heures avec Mario a connu un fort retentissement dans l'Espagne de la fin du franquisme. Le roman met en scène une veuve qui veille le cercueil de son mari mort subitement et soliloque cinq heures durant, dans un discours presque entièrement fait de lieux communs qui met en évidence le contraste entre la médiocrité conformiste de la veuve et la personnalité du mari professeur de lycée, intellectuel provincial, chrétien progressiste, brimé par le régime. La restitution du langage et de la mesquinerie quotidienne de la petite bourgeoisie provinciale espagnole des années 1960 est saisissante, mais à travers le discours de Carmen s'expriment aussi les frustrations, la solitude de la femme mariée dans une société fermée. Son adaptation au théâtre par l'auteur lui-même, avec Lola Herrera dans le rôle de Carmen Sotillo, tiendra l'affiche pendant près de 10 ans — avec quelques interruptions — de 1979 à 1989.
Récompenses
Lors de sa très longue carrière, il reçoit de très nombreux prix dont le Prix Princesse des Asturies de littérature en 1982, le Prix national des lettres espagnoles en 1984 et le prix Cervantes en 1993 pour l'ensemble de son œuvre, ainsi que le Prix national de littérature narrative à deux reprises : pour Diario de un cazador en 1955, et pour El hereje (es) en 1999.
Il a soutenu à ses débuts l'écrivain Francisco Umbral.
Famille
Miguel Delibes a un lointain lien de parenté avec Léo Delibes.
Livres
Livres traduits en français
- Les Rats (1962), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 1990).
- Les Saints Innocents (1981), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 1992).
- Le Chemin (1950), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 1994).
- Le Fou, traduit par Dominique Blanc (Verdier, coll. « Otra memoria », 1995).
- Le Linceul (1970), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 1998).
- Dame en rouge sur fond gris (1991), traduit par Dominique Blanc (Verdier, coll. « Otra memoria », 1998).
- Vieilles histoires de Castille (1964), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 2000).
- L’Hérétique (1998), traduit par Rudy Chaulet (Verdier, coll. « Otra memoria », 2000).
- L’Étoffe d’un héros (1987), traduit par Dominique Blanc (Verdier, coll. « Otra memoria », 2002).
- Cinq heures avec Mario (1966), traduit par Dominique Blanc (Verdier, coll. « Verdier/poche », 2010).
Autres
- El disputado voto del señor Cayo (1978)
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- François Malveille, « « Ancha es Castilla », voyage au bout de la Castille des années 1950 », dans Société des hispanistes français, Le voyage dans le monde ibérique et ibéro-américain (actes du XXIXe Congrès de la Société des hispanistes français, Saint-Etienne, 19-20-21 mars 1999), Université de Saint-Étienne, , 469 p. (ISBN 9782862721729, lire en ligne), p. 139-145
- Aparicio Nevado, Felipe, Miguel Delibes : le Chasseur d'histoires, (Publibook Université, 2010, (ISBN 9782748357233)).
- CERILA, Cuadernos de la Hispanidad, Actes de la journée d'hommage à Miguel Delibes du , (Libreville, ODEM, 2011, (ISBN 978-2-919487-06-6)).
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à la littérature :
- Base de datos de premiados
- Ressource relative à la recherche :
- Persée
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- IMDb
- Portail de la littérature
- Portail de l’Espagne
Ce contenu est mis à disposition selon les termes de Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0
Source : Article Delibes de WikipédiaContributeurs : voir la liste
Source: Wikipedia
Les documents
Les collaborateurs
Auteurs associés
Les interviews
Reportages ina.fr
Sylvia de John Neumeier à l'Opéra de Paris
ina.fr
Créé en 1876 dans une chorégraphie de Louis Mérante, Sylvia, chef d'œuvre musical de Léo Delibes, revient à l'Opéra de Paris en 2002, nettement rajeuni par John Neumeier. Le reportage s'ouvre sur Diane (Delphine Moussin) tirant à l'arc sur une cible, image immédiatement suivie par l'entrée des nymphes-chasseresses, corsets et casques de cuir, dans le bois sacré où au petit matin de jeunes bergers viennent se divertir. L'un d'eux, Aminta (Manuel Legris) vient à la recherche de Sylvia (Eleonora Abbagnato), la blonde chasseresse, dont il est tombé amoureux. Sylvia le vise à l'arc, mais est touchée par sa sincérité. L'Amour (Nicolas Le Riche) en casquette et salopette rouge vient pimenter l'action avec malice. Se métamorphosant en Orion maître de maison au second acte, il fait découvrir à Sylvia, en superbe robe du soir pourpre, des plaisirs jusqu'alors inconnus d'elle. Le duo final réunit plusieurs décennies plus tard un Aminta grisonnant et une Sylvia qui, abandonnant Diane, a choisi de vivre une vie de femme. Entre les extraits du ballet, Manuel Legris, Eleonora Abbagnato et Nicolas Le Riche parlent de leurs rôles.
Mady Mesplé chante "L'air des clochettes" de Lakmé de Leo Delibes
ina.fr
Extrait d'une production télévisuelle de studio de Lakmé de Leo Delibes, réalisée par Henri Spade. Le fameux « Air des clochettes » est interprété par la soprano légère colorature Mady Mesplé, l'une des gloires du chant français des années soixante.